viernes, 17 de julio de 2015

FATOU NDIAYE SOW [16.579] Poeta de Senegal


Fatou Ndiaye Sow      

Poeta y escritora senegalesa. Nació en la aldea de Tivaouane, Senegal. Su padre, de origen Kaolack, era comerciante. Fue criada por sus abuelos. Inició sus estudios en la escuela coránica, después en la Escuela Elemental de Tivaouane hasta entrar el el Colegio Ameth Fall de Saint-Louis y en la Escuela Normal de Rufisque. Desde 1956, vivía en Dakar con su familia. Participo, en 1984, en el 7º Congreso de Poetas celebrado en Marrakech, en las Jornadas Poéticas de Struga en Yugoslavia en 1985, en el Festival de Poesía de Lovaina en Belgique en 1986, en el Symposium Literario contra el Apartheid de Brazzaville en 1987, en el 5º Congreso Mundial del PEN-International en Toronto en 1989, en el Salón de Poesía de Lyon en Francia en 1990, etc. Durante muchos años trabajó como maestra. En el 2000 se ocupaba de promover actividades entre los jóvenes y la infancia en el marco de FALIA Productions Enfance.

Obras publicadas :

Fleurs du Sahel. Dakar: Les Nouvelles Editions Africaines du Sénégal, 1990
Takam-Takam [Devine, mon enfant devine]. Dakar: Les Nouvelles Editions Africaines, 1981. Poèmes pour les enfants.
Takam-Tikou [J'ai deviné] Abidjan: Nouvelles Editions Ivoiriennes, 1997. Poèmes pour les enfants.
Le mouton d'Aminata Abidjan: Nouvelles Editions Ivoiriennes, 1996. Histoire pour les enfants.
Un code pour toi et moi - 2 tomes. Dakar: Edition Unicom II, 1997.
 (Fuente : arts UWA)  




Poema de Fatou Ndiaye Sow de Senegal. Se trata de un fenómeno que es nuevo para mí. Oí de ello por primera vez cuando visité Senegal en octubre de 2000. Cuando viajábamos alrededor de Dakar, Fatou me enseñó con preocupación grupos de muchachos merodeando los terrenos baldíos. Eran talibés, son identificados con la misma palabra que el Taliban en Afganistán. Son muchachos de familias pobres enviados a una edad muy temprana a escuelas coránicas. Estas escuelas en realidad no enseñan casi nada, ni siquiera enseñan buen árabe o buenos estudios coránicos. Producen nada más que una clase inferior, criminales y carne de cañón para las guerras de alguien. Aun más triste, mandan a los muchachos tan lejos de su hogar que nunca pueden regresar.
Este poema habla con la voz de una del grupo de gente más miserable y más privada de todo derecho humano del mundo: las madres de estos muchachos. No tienen nada que decir sobre lo que pasa a sus hijos. Simplemente pierden sus niños para siempre. Termino aquí con la lectura de este poema que he traducido del francés, sobre una mujer cuyo hijo, mandado para hacerse talibé, está a punto de irse. Se llama Lamento de una madre.
http://www.chicagonetworkjp.org/es/books/cuatro-selecciones-de-para-que-nos-escuchen-volumen-ii



Lamento de una madre

Un día
en el lejano Fouta
una mañana, una madre dijo:
– Hamady, mi pequeño, te confío a Dios,
que El sea para ti la muralla
que te proteja de las tormentas de la vida
cuando mezcles tu aliento
con el de los cuatro vientos,
que El haga de mis rezos
una corona para tu cabeza
una alfombra de luz extendida bajo tus pasos
Hamady, mi pequeño,
te confío a las cuatro estaciones:
la de las lluvias fuertes
que arrastran mis memorias
en las cenizas de la noche,
la del sol caliente
que hunde mis pies curtidos
en el océano de fuego,
la que deposita el rocío de la mañana
en las riberas del amanecer,
te confío, Hamady,
a la estación de las cosechas
para que el Maestro con sus manos de luz
coloque en tu cabeza una corona tejida de gloria.

Después de este rezo
los vientos fuertes soplaron
y el desierto entre ellos enterró la esperanza
y Hamady, en un pueblo desconocido,
Talibé solitario vestido en su miseria,
arde con el fuego del hambre
con el fuego de la fiebre.

Con el fuego del sol del mediodía
se acuerda de su madre
bella, negra, negra de ébano
en el lejano Fouta.

Pero el desierto entre ellos ha enterrado la esperanza
y la madre, desde su puerta, a la hora en que las sombras de la noche desaparecen,
echa agua fresca, murmurando
– Hamady, mi pequeño
Qué importa si saliste
Viviremos juntos en el futuro
Para esperarte, Hamady
Tendré la paciencia para contar todos los granos de arena
y en mis brazos cada noche
apagaré todas las mañanas
para vencer la esperanza de vivir fiel a lo cotidiano
y juntos tejeremos el júbilo del reencuentro
Hamady, mi pequeño, te confío a Dios.





Fatou Ndiaye Sow est née au Sénégal en 1937, ce qui fait d'elle la contemporaine d'Ousmane Sow, né lui aussi au Sénégal, en 1935. Enseignante à la retraite, elle a écrit pour la jeunesse et animé de nombreux ateliers d'écriture au Sénégal et en Europe.

Ousmane Sow, est sculpteur. Il a exposé ses statues de terre géantes, sur le Pont des Arts, à Paris, en 1999. Enfant, il sculptait avec ses copains des blocs de calcaire, ramassés au bord de l'eau. Arrivé à Paris, en 1957, suite au décès de son père, il passe un diplôme de kinésithérapeute, métier qui gravera en lui l'anatomie du corps humain. Retourné au pays, il ne se consacre que tard à l'art de la sculpture et sera le premier au Sénégal à faire de la sculpture monumentale.



Gorée

Je ne puis visiter tes cachots
Où se terre l'image
De la dégradation humaine
Ni voir tes chaînes
Qui vibrent encore du courage résigné
De ces guerriers
Aux mains calleuses
Qui ont pétri le roc de leur destin
Ni sentir l'odeur putride
De leur rancune accumulée sur tes murs
Ni mesurer le regret
Qui rongeait leur cœur
Tuméfié de projets avortés
Que n'aurais-je dû poursuivre
Les galères qui emportaient les esclaves
Amputés aux rêves brisés
Sur les galets ! À Gorée !

C'était un soir, il y a si longtemps
Un soir de lune
Brusquement Gorée s'éloignait
Je le sentais de la cale
Où nous étions entassés
Et j'ai vogué...
J'ai vogué vers des horizons
De ténèbre et de souffrance
J'ai mordu la poussière
De routes inconnues
Mon sang, sève d'innocence
S'est mêlé à l'eau boueuse des rizières
Ma sueur a humecté le sol

Et baigné la nuit
Et mon cœur calciné de résignation
A forcé mes yeux des siècles durant
À retenir au fond d'eux-mêmes
La pluie du désespoir
Et le chant éclata de ma poitrine.
J'ai chanté ma complainte de déraciné
Avec mes frères infortunés
Et l'avenir où des lambeaux de rêves
Voltigeaient aux vents de mes regrets
M'écrasait la nuque d'une fatalité absurde.

Mais j'ai relevé la tête
Pour crier ma vérité aux hommes
Aux hommes blancs
Aux hommes rouges
Aux hommes jaunes
N'y-a-t-il pas des hommes bleus ?
Bleu comme l'espoir
Bleu couleur de ciel
Des hommes de cœur et de justice
De la justice juste
Sans race et sans continent ?

Je suis en tous points
Semblable à mon frère
Le soleil de mon Dieu
Est un soleil pour tous
Les vertus de mon Dieu
Sont en toute créature
Pourquoi voulez-vous
M'enlever ma semence ?
Laissez-moi sortir de terre
Bourgeonner et fleurir
Que mes fruits éclatés
Nourrissent la faim du monde
Laisser-moi m'ouvrir
Au souffle des quatre vents
Car ma robe noire
Est une robe de fête.
(...)

Extraits de Fleurs du Sahel, in Poètes d'Afrique et des Antilles © éditions de La Table Ronde 2002, p.p.461/462/463




On the Threshold of Nothingness

In this vampire world,
Here I am filled with my exile.
Let me rediscover
The Original Baobab
Where the Ancestor sleeps
In the deep murmur
Of his original solitude.
Let my eyes gleam
With a myriad of suns,
Voyaging across time and space without shores
And dissolving into faith the cries of anguish
And fishing for glimmers of hope
In the purple horizon of dusk
To ennoble rapacious humanity
Executioner or victim
In search of a distant star
Distant
Hidden behind doors of silence
Inside the Universe of hope
Let me decipher
At the foot of the Original Baobab
The message of my cowrie shells
Where I read
That every epoch lives its drama
Every people their suffering
But that before the doors of Nothingness
Each one PAUSES and THINKS.





Au seuil du néant

Dans ce monde vampire,
Me voilà remplie de mon exil.
Laissez-moi redécouvrir
Le Baobab Originel
Où dort l’Aïeul
Dans la rumeur profonde
De sa solitude première.
Laissez mon oeil éclaté
De myriades de soleils,
Voyager dans l’espace-temps sans rivages
Et dissoudre dans la foi les râles de l’angoisse,
Et pêcher des éclats d’espoir
Dans l’horizon pourpre du couchant
Pour ennoblir le rapace humain
Bourreau ou victime
A la recherche d’une étoile lointaine
Lointaine
Cachée aux portes du silence.
Dans l’Univers de l’espérance
Laissez-moi déchiffrer
Au pied du Baobab Originel
Le message de mes cauris,
Où je lis
Que chaque époque vit son drame
Chaque peuple ses souffrances
Mais qu’aux portes du Néant
Chacun S’ARRÊTE et PENSE.




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